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Fragment 141
(R.Char)
I – Eloge de la nature, la première contre-terreur
a) La nature symbole de vie
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Hyperbole « Animaux et (…) insectes tirant mille traits » L. 5 > vie grouillante, fourmillante qui rappelle que la mort n’a pas frappé partout.
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Allitération en [s] et [f] « C’est le fugace bruissement des feuilles comme un essaim… » L 2/3 > les sons évoquent le bruit du vent dans les feuilles animés, vivantes.
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Présentatif « c’est ce vallon ; c’est le fugace ; c’est cette circulation ; c’est cette graine ; c’est cet incendie ; c’est un lendemain … » > forme emphatique qui met en relief tous les éléments naturels réconfortants et harmonieux.
b) Une nature protectrice, lieu de refuge pour un instant court mais indispensable.
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Voc. De la douceur « bruissement, ouaté, écorce tendre, visage caressé » > la nature offre un répit aux résistants en proie à la violence quotidienne.
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Métaphore + répétition « incendie de la lune qui ne sera jamais un incendie » L. 7/8 > les éléments naturels ne sont jamais dangereux, offensifs comme le sont les hommes.
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Métaphore « un lendemain minuscule » > la nuit est porteuse d’espoir bien que le poète reste lucide avec l’emploi de « minuscule », sans grandes illusions.
II – Le pouvoir de la poésie est également de lutter contre la terreur
a) Hommage à la fraternité
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Pronom 1ère plur. « nous » L.13 > les hommes forment un groupe uni.
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Métonymies « sur la fossette ; un buste (…) qui s’est plié en souriant ; l’ombre ; le cuir de sa ceinture va céder » > la description des hommes se fait par « fragments » le poète les désigne par leur signe de bien être des sourires ou un repas partagé.
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Périphrase « un bref compagnon » > pour cette parenthèse apaisante, les hommes ne sont plus des soldats mais des amis dont la présence rassure.
b) Poésie cathartique
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La longueur de ce fragment (13 L.) est relativement importante par rapport aux autres, pour l’écrire le poète a donc accepté de s’ »absenter » plus longtemps (cf. le fragment 31 « j’écris brièvement. Je ne puis m’absenter longtemps ») parce que la poésie est une contre-terreur.
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L’anaphore de présentatif « c’est »> elle rythme le poème, son retour régulier est apaisant.
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L’exclamatif « rendez-vous ! » > la contemplation de la nature et de la vie en groupe redonne de l’espoir, de la force à ce combattant actif.