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Chapitre 3 : Vivre et mourir au 20e siècle

Question obligatoire : Vivre et mourir en Europe du milieu du XIXe siècle aux années 1960

Sujet d'étude : "Combattre et mourir en Europe durant la 2nd GM"

I- La révolutions industrielle et ses conséquences.

Les innovations technologiques des deux révolutions industrielles permettent de produire massivement et à moindre coût (textile ; acier ; produits chimiques ; produits agroalimentaires), grâce à des sources d'énergies puissantes (charbon et machine à vapeur, puis électricité, pétrole et moteur à explosion) et à la mécanisation.

Ce sont aussi les révolutions des transports et des communications : chemin de fer, navire à vapeur, automobile, avion, télécommunications.

L'agriculture est aussi touchée par l'industrialisation (machine agricole, engrais...) qui est à l'origine des progrès dans l'alimentation mais surtout de l'exode rural. Le tertiaire le sera par la suite (télécommunication, machine à écrire, puis début de l’informatique).

Notions -> Age industriel, exode rural p.85

II-La croissance démographique

 

On constate en Europe entre 1800 et 1960 une très forte croissance démographique (multiplié par trois) et cela malgré un important mouvement d’émigration (69 millions).

A partir du début du XIX siècle, le taux de mortalité, notamment infantile chute et l’espérance de vie augmente (40 ans en moyenne en France au milieu du XIX siècle, environ 70 ans à la fin des années 1960). Ceci est dû aux progrès de la science : la médecine avec la lutte contre les maladie infectieuses (vaccination), la révolution agricole dans le cadre de l’alimentation et aux meilleures conditions de vie. Les États prennent de plus en plus en compte des besoins de la population en mettant en œuvre l’hygiénisme et la protection sociale (assurance maladie en 1883 pour l’Allemagne, assurance contre la maladie, l’invalidité et le chômage en 1911 au Royaume-Uni).

Le taux de natalité lui aussi diminue (les familles tendent à limiter le nombre de leurs enfants), mais moins vite et plus tard que le taux de mortalité.

Ces évolutions témoignent du phénomène de la transition démographique qui se déroule en Europe au XIX siècle : le passage entre un régime démographique ancien, caractérisé par des taux élevés de mortalité et de natalité, à un régime démographique moderne, ou taux de mortalité et de natalité sont bas. Entre les deux phases, se déroule une période où l’accroissement naturel de la population est important. 

L’Europe connait par la suite deux phases significatives :

Vers 1900, l’Europe un quart de la population mondiale mais les deux guerres mondiales provoquent un nombre important de décès et un déficit de naissance ;

Les années 50 et 60 du XX siècle au contraire connaissent une hausse temporaire d’indice de fécondité (baby-boom) après la seconde guerre mondiale alors que les États prennent pleinement en charge la sécurité sociale de leur populations (Conseil national de la résistance ou Report to the Parliament on social Insurance and Allied Service (Beveridge, 1942)) dans le cadre de l’État-providence.

Notions -> Hygiénisme et baby-boom page 87

III - Vers un monde de vie urbain 
 

Les révolutions industrielles et les progrès techniques bouleversent les modes de vie des populations.


Alors que les économies traditionnelles connaissaient une croissance économique très lente, une croissance forte de la production industrielle est le moteur de la croissance au 19ème siècle. Cette croissance favorise aussi l'essor de la consommation et vice-versa (rapport entre offre et demande), ce qui transforme les conditions matérielles d'existence et l'organisation de la société.


Avec les rythmes inégaux selon les pays, les citadins tendent à former la majorité de la population, car ce sont les villes qui offrent de nouvelles opportunités de travail du fait de l'industrialisation, c'est l'exode rural.


Les villes, au coeur des réseaux de communication (constructions de gares), connaissent une croissance démographique, mais aussi spatiale, entourées de faubourgs et de banlieues. Leur développement très rapidement les confronte cependant à de nombreuses difficultés (surpeuplement, taudis, saleté...) peu à peu elles se modernisent : constructions d'immeubles, d'édifices publics, ouverture de boulevards, réseau de transports en commun, réseaux d'égouts et développent des activités tertiaires (services).


Les populations accèdent à la consommation de nouveaux produits, vivent plus confortablement (eau courante, électricité), se déplacent plus facilement (chemins de fer, bicyclettes, automobiles...). Les villes sont le lieu de vie culturelle et artistique animée (salles de spectacle, cinéma au 20ème siècle, cafés). Les loisirs, les communications, la culture se transforment avec l'essor de la presse, puis de la radio, avec le cinéma, les spectacles et la pratique sportive, la musique enregistrée, le téléphone.


Malgré une consommation et un niveau de vie moyen qui augmentent, des inégalités entre groupes sociaux subsistent (entre les classes populaires et les classes moyennes ou entre campagnes et villes). Les gouvernements promulgent ainsi les premières lois sociales (premier congés payés, réduction du temps de travail en France en 1936). Ces mesures de protection social dans le cadre de l'Etat-providence sont accentuées au lendemain de la Seconde Guerre mondiale et après l'expérience de la grave crise économique de 1929 pour garantir une certaine sécurité face aux accidents de la vie (chômage).


Définitions : mode de vie, croissance et société de consommation p.89.

IV - Les transformations idéologiques et culturelles

De nouvelles catégories sociales s'affirment : la bourgeoisie (les propriétaires des capitaux et des moyens de production), les ouvriers (travailleurs salariés de l'industrie) et les classes moyennes, très diverses (employés de bureau, ingénieurs, fonctionnaires, professions libérales, commerçants).

Dans l'industrie, le travail est pénible et répétitif avec  de nouvelles formes d'organisation du travail qui sont mises en oeuvre au début du XXe siècle et surtout à partir de l'entre-deux-guerres (taylorisme, travail à la chaîne). Face à cela, les travailleurs s'organisent en syndicats pour défendre leurs conditions de travail et leurs droits. La grève est une de leur forme d'action autant que les manifestations (1er mai). Ils revendiquent ainsi une amélioration de leurs conditions de travail, des salaires plus élevés, une réduction du temps de travail (Accords de Matignon en 1936).

Les femmes travaillent mais les idées traditionnelles déconsidèrent leur travail (pas de salaire identique aux hommes). Cela a été un long combat pour les femmes toujours considérées comme uniques responsables des tâches domestiques afin d'accéder aux mêmes emplois que les hommes et d'acquérir des droits égaux (droits politiques, droits dans la famille, droit de vote en 1944).

L'émigration au cours du XIXème siècle des Européens vers les "pays neufs" surtout l'Amérique puis les migrations à l’intérieur de l'Europe (de l'Europe du sud vers l'Europe du nord et de l'ouest) tout comme les immigrations internationale vers l'Europe en 1960 et 1970 (Turquie, Maghreb, Afrique subsaharienne) apportent un métissage de culture développé par la mondialisation. Cependant le modèle occidental tend à les uniformiser. 

Analyse de documents :

La Deuxième Guerre mondiale est tout d’abord une guerre totale, où tous les moyens économiques, technologiques, humains sont engagés et qui implique donc toute la population (militaires et populations civiles).

Cette guerre entreprise par des régimes totalitaires (Allemagne nazie, Italie fasciste) dont le but n’était pas seulement d’occuper des territoires, mais de mettre toute l’Europe sous leur domination, d’exploiter ses ressources économiques et humaines est de plus une guerre d’anéantissement. Les nazis ont mis en œuvre un affrontement idéologique visant à réprimer avec la plus grande violence toute opposition et à supprimer les bolchéviques mais aussi une politique d’extermination de certaines populations au nom d’une doctrine raciste.

Les pertes humaines sont particulièrement nombreuses en Europe centrale et orientale où la domination nazie a été la plus brutale (Pologne 18%, URSS 14% de la population totale). Les Allemands sont touchés aussi (8% de la population, militaires 5 millions, civils près de 4 millions).


I. Combattre et mourir en tant que soldat durant la Deuxième guerre mondiale

Les militaires sont organisés en armées régulières, sur le front, dans des combats aériens ou en mer. Les combats sont très meurtriers notamment sur le front de l’Est (Allemagne et ses alliés face à l’URSS) comme durant la bataille de Stalingrad (décembre 1942 - janvier 1943) où les combats, dans et hors de la ville, ont fait 730 000 morts. C’est le cas aussi des débarquements (Normandie en juin 1944), combats en Italie (à partir de juillet 1943). 

Les conditions des prisonniers sont de plus horribles. Les soldats soviétiques prisonniers sont particulièrement maltraités et il y a plusieurs millions de morts parmi eux (67% du total de ces prisonniers sont morts). 

La guerre touche en Europe plus de 50 millions de morts, dont 80% de civils. Dans tous les pays la majorité des victimes sont des civils (Pologne 95%, Russie, Grèce, Yougoslavie) sauf pour quelques pays (Allemagne, Grande Bretagne, Italie) où les victimes militaires sont plus nombreuses. 


II. Combattre et mourir en tant que civil durant la Deuxième guerre mondiale

    A. Mourir en tant que civil

L’Europe continentale presque toute entière est soumise à la domination nazie et fasciste. Notamment la France qui a signé un armistice en 1940 et dont le régime officiel (régime de Vichy dirigé par le maréchal Pétain) collabore avec les nazis tandis qu’à Londres s’organise la France libre (Cf sujet d’étude « général De Gaulle »).

Les crimes sur les civils en dehors des conditions de vie horribles en temps de guerre le sont aussi au nom d’une idéologie raciste : les cibles sont des populations définies comme inférieures ou dangereuses par les nazis au nom de la soit disant supériorité et pureté de la « race aryenne » et de la nécessité pour elle d’occuper un « espace vital ».

La population tzigane en a été victime surtout en Allemagne, Autriche, dans l’Europe de l’Est et du Sud-Est. Au total environ 240 000 victimes c'est-à-dire entre ¼ et 1/3 de la population tsigane. En France et en Belgique il y eut 15 000 Tziganes déportés dont très peu ont survécu.

Les Juifs étaient environ 8 millions en Europe continentale avant la guerre, surtout en Europe de l’Est (Pologne, Russie, Hongrie) ainsi que en Europe du Sud-Est et de l’Ouest (France, Pays Bas). Des persécutions commencent en Allemagne lorsque les nazis arrivent au pouvoir (Lois de Nuremberg 1935). Les hommes, femmes, enfants doivent de plus porter un signe distinctif (lettre sur la carte d’identité, étoile jaune). Dans certains pays (Pologne, Pays Baltes), avant d’être déportés, ils ont été regroupés de force dans des ghettos où ils sont massivement morts de faim, d’épidémie, de mauvais traitements.

Des camps de concentration ont été installés dès 1933 en Allemagne et d’autres sont créés durant la guerre (Buchenwald, Dachau). Ce génocide entrepris durant la guerre surtout à partir de 1941 suite à la conférence tenue à Wannsee sur « la solution finale » (la suppression totale du peuple juif) est étendu à toute l’Europe occupée, souvent avec la collaboration des autorités locales (la police française participe à l’organisation des rafles à Paris). Ils sont arrêtés dans tous les pays et conduits en train dans des camps ou centres d’extermination supplémentaires situés en majeure partie dans la Pologne administrée par les nazis (plus de 3,5 millions de morts dans ces camps dont la majorité assassinés dans des chambres à gaz toxique) tels que Sobibor, Treblinka, le camp d’Auschwitz à la fois camp de concentration et d’extermination. Beaucoup ont aussi été exécutés sur place, en URSS derrière le front par fusillade (1,5 millions d’exécutions par fusillade), par des groupes spéciaux qui accompagnaient l’armée allemande, les einsatzgruppen.

Les victimes seront entre 5 et 6 millions. Des communautés entières ont totalement disparu, et dans les autres toutes les familles ont été touchées. 

Les résistants arrêtés, qu’ils aient fait une action armée ou non, peuvent aussi être déportés dans les camps de concentration. Les prisonniers de ces camps sont soumis au travail forcé pour la machine de guerre nazie. Ils meurent d’épuisement, de faim, de maladie, de mauvais traitements. 

    B. Résister en tant que civil ou ancien soldat

La Résistance est un engagement volontaire d’hommes et de femmes, civils ou anciens soldats, de tout âge, de tout milieu social, qui, dans toute l’Europe sous domination nazie et fasciste, luttent par patriotisme, antifascisme et pour la liberté, contre les forces de l’Axe (Allemagne et Italie en Europe) et ceux qui collaborent avec l’Axe.

L’action de la résistance peut être armée : guérilla, guerre de partisans (surtout Pologne, Russie occupée, Yougoslavie), maquis dans les montagnes (France), combats dans les villes (insurrection de Paris en août 44, de Varsovie), attentats ciblés (Organisation des « Franc tireurs et partisans » en France). La plus grande organisation de résistance clandestine fut celle de l'Armée Polonaise de l'Intérieur.

Mais la majorité des actions de la résistance ne sont pas armées : c’est aussi produire et diffuser des journaux clandestins, des tracts, cacher ou faire évader des personnes menacées ou persécutées, organiser des réseaux de renseignement pour transmettre des informations aux Alliés (à Londres par exemple grâce à des émetteurs de radio clandestins), saboter des communications, faire des faux papiers. 

 

En conclusion, 

le nombre très élevé de victimes de la Seconde Guerre mondiale, surtout civiles, la découverte du génocide et des camps de concentration et d’extermination à la Libération, ont provoqué un grand traumatisme ; ces persécutions politiques ou racistes sont restées dans la mémoire. Ces faits ont conduit aussi à inscrire dans le droit international les notions de génocide et de crime contre l’humanité (la notion de crime de guerre existant déjà avant). Les dirigeants nazis ont été condamnés au procès de Nuremberg (1946) et d’autres procès ont eu lieu plus tard car le crime contre l’humanité est imprescriptible.

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